Mevanwi Lun 14 Déc - 18:35
Pour faire plaisir à Boobooz, ce poème :
"Je suis né, moi, au-milieu de l’océan
Trois lieues au large
Là-bas, j’ai une petite maison blanche
Le genêt pousse devant la porte
Et l’ajonc couvre l’alentour.
Je suis né, moi, au-milieu de l’océan
En pays d’Arvor.
Mon père fut comme ses aieux,
Simple matelot;
Il vécut caché et sans gloire
- du pauvre, personne ne chante les louanges -
Chaque jour, chaque nuit, sur l’océan mouvant
Mon père fut comme ses aieux,
Traineur de filets
Ma mère aussi travaillait
- sa chevelure n’était-elle pas blanche - ;
Avec elle, la sueur à nos fronts,
J’ai appris de toutes petites choses
Moissonner et arracher les pommes de terre.
Ma mère aussi travaillait
Pour gagner son pain...
O jours de mon enfance,
Quand j’allais, insouciant,
Avec maman courir par les sillons,
Avec mon père à la pêche,
Où êtes-vous? Où êtes-vous?
O jours de mon enfance,
Comme vous étiez doux !
Nous étions six alors, Sainte Marie,
Autour de la table;
Nous vivions tous sains et joyeux
Nous inclinions avec honneur vers Dieu et vers vous-même
Maintenant tout cela est chamboulé.
Nous étions six alors, Sainte Marie,
Nous ne sommes plus que trois…
La Mort à la porte a frappé
A pénétré:
Notre bonheur s’en est allé dans un cercueil
Jusqu’au cimetière paroissial, s’assoupir...
Et en moi, chanta (naquit) un barde.
La Mort à la porte a frappé
- Je ne pleurerai pas !
Je ne pleurerai pas ! J’ai alors trop
Pleuré, hélas !
Et j’aurais envie de le faire encore,
Tant le chagrin est autour de mon foyer!
Mais il m’est devoir d’être fort pour demain
[...]"
Yann Ber Kalloc'h, dit le barde Bleimor (loup de mer)
de l'île de Groix
Je suis, moi, née plus loin de la mer et pas en Arvor, mais j'en étais bien plus proche qu'aujourd'hui et suis tombée amoureuse de cette île.
Bon, normalement c'est en breton mais je ne comprends pas plus que vous...